Activités d'éveil et de jeux
Avant-propos
Voici venu le riche moment du plaisir partagé avec le nourrisson, le tout petit, peut-être l’enfant plus grand, avec l’assurance mutuelle d’une écoute attentive et ouverte aux besoins affectifs, aux rythmes individuels au sein d’un environnement intime et chaleureux !
Chaque étape de ce cours vous permet de découvrir les activités d’éveil et de jeux, individuelles et classifiées, basées sur des situations concrètes et vécues, qu’il ne faudra en aucun cas figer dans un temps déterminé ou préétabli. Ces activités d’éveil et de jeux doivent se concevoir comme les bases d’une formation pour :
– favoriser l’épanouissement, l’éveil et l’autonomie de l’enfant ;
– réfléchir à « l’efficacité » et à la finalité de son activité ;
– travailler en coopération avec d’autres assistantes maternelles et professionnelles de la petite enfance, instaurer une confiance réciproque et un dialogue harmonieux avec les parents de l’enfant.
Les activités d’éveil et de jeux vous permettront des échanges verbaux et physiques, ainsi qu’une complicité où l’idée de départ proposée par l’adulte sert de tremplin à la spontanéité et à l’autonomie du petit enfant.
En effet, il vous est tout à fait possible d’adapter les activités d’éveil et de jeux proposées à plusieurs niveaux à partir du moment où vous déterminerez les capacités des enfants par rapport à un objectif commun. Chacun réagira selon sa curiosité toujours en éveil, son mimétisme social, la faculté des plus grands à montrer aux plus petits. L’enfant rebondira sur une idée suggérée par un camarade et la détournera volontiers de sa propre initiative.
N’oubliez surtout pas que l’enfant reste un acteur volontaire de ses découvertes avec ses envies spontanées, ses adhésions totales ou timides, ses étonnements surpris, ses refus imprévisibles pourtant contournables par le dialogue.
Et surtout avec cette fraîcheur typique au monde ouvert de l’enfant.
Cette singularité, cette personnalité propre à chacun, il faut la développer, la nourrir, l’enrichir par des expériences ludiques que l’enfant vivra petit à petit, à son rythme propre, par la répétition des gestes. Il les perfectionnera au fil des stimulations identiques ou inédites que vous lui proposerez.
Finalement, c’est en partageant les activités d’éveil et de jeux de l’enfant, en l’observant avec intérêt et tendresse que vous saurez ensemble, en partenariat avec les parents, construire une complicité où leur équilibre, tant physique qu’intellectuel, qui lui permettra de prendre sa place dans un monde où il pourra penser et agir en tant qu’individu à part entière.
Je t’amuse, tu m’amuses, vous nous amusez, ils nous amusent… En route pour jouer à apprendre !
Bonne lecture !
Chapitre 2
Activités d'éveil et de jeux : les techniques de jeux et d’animation
2.1 Les activités d'éveil et de jeux individuels et collectifs
Comment naît le jeu chez l’enfant ?
Pendant très longtemps, l’importance des activités d’éveil et de jeux a été minimisée, les adultes pensaient à tort que l’enfant y perdait son temps, qu’il fallait le dresser au plus vite à être raisonnable et à ne pas dilapider de précieuses heures. Le jeu était vécu comme improductif. Il faudra attendre Montaigne pour lire « Le jeu devrait être considéré comme l’activité la plus sérieuse des enfants. ». La pédagogie moderne lui donne raison en reconnaissant à l’enfant son besoin d’expérimenter pour apprendre et faire ses propres découvertes.
Dans la formation CAP Accompagnant Éducatif Petite Enfance, vous apprend que déjà, tout petit, le bébé commence à « jouer » avec certaines parties de son corps : ses pieds, ses mains. Mais, pour pouvoir bien jouer, le petit enfant a besoin de se sentir soutenu dans sa relation avec l’adulte, il a besoin de sa présence réelle, physique et proche et de son attention bienveillante. Encouragé par l’adulte, ces moments de jeux sont des parties de plaisir. Le jeu ouvre alors accès au « Je »
Les activités d'éveil et de jeux individuels
Au fur et à mesure que l’enfant grandit, il apprend à jouer seul. Cela dépend de sa maturité et c’est vers 2 ans qu’il peut commencer à mettre en scène ce qu’il a vu ou observé. Le téléphone en est un exemple classique !
Ces activités d’éveil et de jeux visent à développer plusieurs sens : la préhension, l’éveil intellectuel, la créativité et le goût artistique.
Citons par exemple :
– le hochet : le bébé le prend dans sa main et le serre très fort. Vous pouvez lui proposer des objets en alternant la matière et les formes, cela développera chez le nourrisson la préhension.
– le tapis d’éveil : le tout-petit ne se lassera pas de découvrir toutes les possibilités que lui offre ce merveilleux tapis : un miroir, une figurine qui couine, des animaux doux, rugueux…
– la peinture : non toxique, elle pourra être étalée avec les doigts ou au pinceau sur de grandes feuilles au gré de son imagination.
– la pâte à modeler : les enfants passent des « heures » à triturer, modeler, changer de formes, mélanger les couleurs, faire des boudins ou de drôles de figurines !
– le dessin : c’est au travers de cette activité que l’enfant développe son goût artistique, il dessine ce qu’il voit, ce dont il rêve, ce qu’il voudrait avoir.
– les puzzles : comme dans les premiers albums pour enfants, les motifs seront grands, clairs, simples et liés à la vie quotidienne du tout-petit. Selon l’âge des enfants, vous leur donnerez des puzzles avec un plus grand nombre de pièces.
MONTAIGNE :
(1533-1592) était un célèbre écrivain et homme politique français. Auteur des Essais entres autres.
Mes premiers puzzles
Les activités d'éveil et de jeux collectifs
Ces activités d’éveil et de jeux développent la socialisation, l’observation, les réflexes, l’attention, l’imagination.
Ces activités d’éveil et de jeux collectifs sont fonction du nombre d’enfants que vous avez en garde, que vous exerciez à domicile ou en structure collective. Pensez toujours à la sécurité des enfants, on ne saurait trop vous répéter d’être toujours vigilante lors de toute activité.
Citons par exemple :
– les rondes : les enfants se tiennent par la main et forment un rond. Voici un exemple de ronde qui se joue au moins avec 8 enfants :
Le fermier dans son pré
(Les enfants forment une ronde et dansent autour du fermier qui est placé au milieu.)
- Le fermier dans son pré,
Le fermier dans son pré,
Ohé, ohé, ohé,
Le fermier dans son pré,
Le fermier prend sa femme,
Le fermier prend sa femme,
Le fermier prend sa femme,
Ohé, ohé, ohé,
Le fermier prend sa femme.
(Le fermier choisit alors, parmi les danseurs, une fillette qui vient le rejoindre au centre de la ronde. La chanson et la danse reprennent, et les choix se poursuivent.)
- La femme prend son enfant,
L’enfant prend la nourrice,
La nourrice prend le chat,
Le chat prend la souris,
La souris prend le rat,
Le rat prend le fromage.
(Une fois le fromage au milieu du cercle, tout le monde se rejoint et mime la dernière scène.)
- Le fromage est battu,
Le fromage est battu,
Ohé, ohé, ohé,
Le fromage est battu.
– les jeux de rôle : le jeu de la marchande.
Après avoir composé un étal à l’aide d’une table, d’une chaise, de différentes boîtes vides en carton (petites boîtes de céréales, de fromage, de biscuits…), de légumes ou de fruits en pâte à modeler (selon l’imagination des enfants), la marchande indique avec un signe (imaginaire ou un chiffre si l’enfant a au moins 5/6 ans) le prix de chaque chose. Elle invite ensuite les autres enfants à venir acheter ses produits avec des morceaux de papier (les billets) et rend la monnaie !
Les enfants interprètent la marchande et les clients à tour de rôle.
– l’expression corporelle : les exercices corporels présentent beaucoup de variétés. Il en existe pour tous les âges, tous les besoins, tous les goûts. L’enfant aime bouger, danser, sauter avec ou sans musique.
Une fillette qui danse !
2.2 La lecture
Le rôle de la lecture
Appétence :
tendance à satisfaire un
besoin, un désir.
Apprécier le livre, de quelques façons que ce soit, et ce dès le plus jeune âge, doit constituer un besoin comparable à la nécessité biologique de s’alimenter quotidiennement de façon équilibrée. Susciter l’appétence contribue à l’enrichissement de l’imaginaire individuel et à la mise en place de conditions favorables à l’éclosion et au développement chez l’enfant d’habitudes de lecture.
Voici quelques conseils pour que les tout-petits aiment les livres avant de savoir lire :
– Immerger le livre dans un « bain » de lecture diversifié à des moments appropriés ou choisis par lui seul, en profitant du contact privilégié de l’adulte pour l’accompagner dans sa découverte. Si petit soit-il, l’enfant met du sens dans l’écrit, stimulé par une présence rassurante, porteuse d’informations sur un monde inconnu.
Axés sur le jeu et la découverte, les premiers contacts avec les livres permettent au tout-petit de reconnaître les éléments du monde qui l’entoure en observant les illustrations, de découvrir d’autres réalités, de développer son imaginaire, de se laisser bercer par le rythme des phrases et la musicalité des mots.
Stéréotype :
idée toute faite.
– Le laisser s’approprier le livre :
- – par le toucher : l’ouvrir, le fermer, le feuilleter ;
– par la vue : en observant les images ;
– par l’odorat : Ah ! L’odeur des livres de notre enfance !
– par l’ouïe : la musicalité de la voix, des mots, du rythme de la phrase bercent l’enfant.
– L’initier à un langage plus élaboré que celui du quotidien.
– Ouvrir la fenêtre du rêve et de l’évasion, loin des stéréotypes sociaux et audiovisuels.
Créer un coin lecture permanent en accès libre
Désacraliser :
retirer le caractère sacré
à un objet.
Ce coin lecture sera un lieu d’autonomie, d’apprentissage, de langage, dans le but de :
– préparer à un comportement de lecteur.
– désacraliser le livre.
– favoriser la lecture plaisir.
Avec lui, le tout-petit entre en contact avec l’écrit, même, et surtout, s’il ne sait pas lire.
Par le jeu, il va apprendre à manipuler, à classer, à opérer des choix, à exercer ses goûts de lecteur en oralisant, à repérer des indices et à distinguer différents supports d’écrits utiles par rapport à une recherche précise.
Pour les plus grands, vers 3/5 ans, vous pouvez remettre aux enfants un cahier à la fin de la séance de lecture qui comporte des suggestions d’activités de prolongement ainsi que des références bibliographiques utiles à ceux qui désirent approfondir davantage leurs connaissances.
Aménagement du coin lecture
L’endroit choisi doit être suffisamment éclairé, permettre à l’enfant d’être à la fois proche de l’adulte et de s’isoler s’il le souhaite. Vous le rendrez accueillant, confortable, attrayant avec l’aide de nos artistes en herbe !
Selon la place dont vous disposez, l’enfant doit pouvoir librement s’installer dans la posture de son choix :
– allongé (moquette, tapis) ;
– assis (fauteuil, coussins, oreillers protégés par des taies de couleurs et de motifs variés et vifs) ;
– installé à une table avec une chaise pour regarder les livres mous, les grands livres ou pour « écrire ».
La présentation des livres est également importante : rangez-les à plat sur des étagères murales, dans des bacs ou sur une table au niveau de l’enfant.
Que mettre à sa disposition ?
Votre bibliothèque peut contenir :
– des albums, des imagiers, des livres sensitifs, des bandes dessinées, des documentaires, des poésies ;
– des livres fabriqués : le cahier de vie, un classeur réalisé avec des pochettes plastiques et des images collectées, des reproductions de tableaux, de sculptures ;
– des recettes de cuisine, des livres de bricolage, des affiches, des journaux, des programmes, mais aussi des magazines divers, des catalogues (La Redoute, Les Trois Suisses) sur lesquels l’enfant peut travailler, déchirer, couper, coller ;
– un lecteur de CD ou un lecteur de cassettes.
Ces propositions doivent, bien sûr, être adaptées aux enfants. N’oubliez pas de les renouveler régulièrement pour diversifier le contact de l’enfant avec le livre.
2.3 L’éveil musical
Dès la naissance, les tout-petits sont sensibles à leur environnement sonore : ils réagissent aux bruits qui les entourent, sont apaisés par les voix qui leur sont familières, rassurés par certaines musiques, et montrent de l’étonnement et de la curiosité quand ils actionnent par hasard un objet sonore (un hochet par exemple).
C’est de cet éveil musical dont il est question, non pas d’un apprentissage de la musique et du solfège, mais d’une sensibilisation du jeune enfant à un univers musical et sonore.
L’éveil naturel de l’enfant
Découvrir, examiner, expérimenter sont des actes qui participent à enrichir l’éveil naturel de l’enfant. Associée à une activité ludique, l’exploration sonore part du même principe que l’exploration des objets.
Grâce à l’éveil musical, l’enfant développe sa sensibilité auditive en parallèle avec la vue et le toucher et affine son intérêt et son goût pour la musique.
Pour initier un enfant à la musique, il n’y a pas de méthode définie mais différentes démarches d’éveil musical axées sur une qualité d’échanges avec l’enfant. Ainsi, l’éveil musical sera favorisé par l’assistante maternelle ou par la professionnelle de la petite enfance qui éprouvera du plaisir :
– à chanter spontanément avec les enfants, sans retenue quand ils en ont envie… même si certains chantent faux !
– à participer aux jeux sonores en partageant leurs vocalisations à travers des variations de tons et de rythmes ;
– à commenter les sons perçus avec les enfants en les initiant aux musiques qui grimacent, qui pleurent, qui rient, qui exultent de bonheur, qui grattent ;
– à associer la musique à un jeu, de façon à capter et retenir l’intérêt des enfants qui relieront ensuite la musique à une situation donnée.
• L’éveil musical
L’éveil musical peut se présenter sous des formes multiples et variées comme :
– Les comptines : l’enfant, par l’intermédiaire de ces jeux chantés, apprend à mieux connaître son corps. Il les mémorise par la répétition sans se lasser.
Elles lui servent de repère.
- Toc Toc Toc
Une coccinelle sur mes lèvres
Est montée dessus mon nez
A regardé dans mes yeux
Et s’est endormie dans mes cheveux !
(Toquer doucement sur le menton et effleurer les différentes parties du visage.)
– Les berceuses : chuchotées et mélodieuses, elles favorisent le sommeil des enfants (par exemple, Une chanson douce chantée par Henri Salvador) ;
– les chansons de gestes : elles se rapprochent du mime. Par exemple, Un voilier se balançait… est une petite chanson animée qui plaît beaucoup aux enfants :
- Un voilier se balançait,
Voile rouge, voile blanche,
Un voilier se balançait,
Attention si tu te penches,
Tu vas tomber à l’eau !
(Assis par terre, jambes allongées écartées, les enfants se mettent le dos contre la poitrine de leur camarade et se balancent de gauche à droite en chantant.
Arrivé à « Tu vas tomber à l’eau », le mouvement est accentué jusqu’à chuter au sol doucement !)
– les chansons à textes : elles racontent une histoire et s’écoutent comme un conte.
- Mouchimoucha
La fourmi
Est enrhumée.
Pour se promener
Elle met
Un cache-nez.
Mouchimoucha
Elle s’est mouchée
Dans un pétale parfumé
Atchi atchoum
Quel bruit tout petit
Qu’un éternuement
De fourmi.
– les chansons de jeux : elles accompagnent et rythment certaines activités physiques ou ludiques :
- Tourne la ronde
Tourne, tourne la ronde
Tourne le monde
Tourne la terre
Attention…
Tous par terre ! (Former un cercle et tourner. Et sur la dernière phrase s’accroupir.)
• Les instruments
Pour permettre l’éveil musical, un choix d’instruments riche et diversifié doit être proposé aux enfants.
Pour les orienter vers une plus grande exigence musicale et établir une sélection, vous devez prendre en compte certains critères :
– leur qualité sonore ;
– leur aspect esthétique ;
– leur solidité, qui assure leur utilisation dans la durée.
Il est tout à fait possible de fabriquer ses propres instruments de musique avec
parfois l’aide des enfants à partir d’objets de récupération.
Citons par exemple :
– une coquille Saint-Jacques (peinte ou non) ou une boîte ronde en plastique
(décorée ou non) et des baguettes chinoises afin de faire un petit tambour ;
– des maracas « bouteille » (remplir avec l’enfant des bouteilles en plastique
avec des pâtes, des lentilles, du riz…).
Les cassettes et les CD initient aussi l’enfant à l’écoute de musiques variées que l’adulte choisira selon l’activité proposée. L’assistante maternelle ou la professionnelle de la petite enfance veillera à élargir au maximum les goûts des enfants sans tenir compte de leurs seuls goûts musicaux.
Il est important d’utiliser ces instruments dans un contexte précis et de les ranger à la fin de l’activité pour que les enfants ne puissent pas s’en servir comme jouets et se blesser.
Le coin musique
Le coin musique doit trouver sa place aussi bien au domicile de l’assistante maternelle ou en structures collectives au même titre que le coin poupée, lecture ou cuisine. Les enfants doivent avoir accès aux instruments quand ils en expriment le désir : ils y feront des découvertes musicales en toute liberté. La musique peut s’associer à toutes les activités proposées aux enfants.
• La musique et la peinture
L’interaction de ces deux activités peut se révéler passionnante car elle permet de relier la matière à un bruit. L’enfant peut par exemple :
– chanter et peindre en même temps ;
– exprimer ce qu’il ressent face à la musique en peignant ;
– peindre accompagné de la musique.
• La musique et les jeux d’eau
L’enfant associe des enregistrements de bruits de vagues, de pluie… à des jeux
d’eau.
- GlouglouMonsieur Glouglou nage
Au fond de l’eau
Il ouvre une grande bouche
Et qu’est-ce qu’il en sort :
Une petite bulle
Qui monte, qui monte
Et Baaa…
Deux petites bulles
Qui montent, qui montent
Et Baaa…Baaa… - (Les bulles éclatent !)
L’enfant peut se servir de sa voix et improviser des sonorités nouvelles (glouglou, pfitt…). Rien ne vous empêche de les enregistrer pour les écouter par la suite !
• La musique et les jeux moteurs
Le fond sonore s’adapte à toutes les situations et il contribue à une certaine harmonie de vie.
Il est important que l’adulte :
– soit attentif à l’enfant, aux sons qu’il produit spontanément ;
– chante en invitant les enfants à l’accompagner ;
– organise des séances musicales en utilisant différents instruments ;
– s’assure que le matériel proposé soit sans risque pour les enfants ;
– diversifie le plus possible le matériel sonore ;
– invente des jeux sonores ;
– associe la musique à beaucoup d’activités : les repas, la sieste, les changes, la toilette…
– relie l’éveil musical au jeu : la musique ne doit, en aucun cas, être envisagée dans un but purement pédagogique.
2.4 L’activité corporelle et la danse
L'activité corporelle
L’activité corporelle est indispensable au développement de l’enfant. L’expression de l’enfant peut s’épanouir par une multitude d’exercices physiques. Cette activité comporte des avantages certains pour l’enfant : l’adulte doit réfléchir à sa bonne organisation et à sa variété pour qu’elle soit bien menée.
• Les avantages de l’activité corporelle
Elle favorise l’équilibre physique et psychique tout en conditionnant l’épanouissement et la construction du schéma corporel de l’enfant. Plus il sera à l’aise dans son corps, plus il construira des relations plus sereines avec son entourage. Ces activités doivent s’adapter à l’âge et aux capacités motrices des enfants.
• L’organisation de l’activité corporelle
Selon l’âge et les besoins de l’enfant, une ou plusieurs activités pourront être envisagées. Chaque exercice nécessite une préparation spécifique. Elle doit être
choisie en fonction de l’âge, des goûts, des capacités des enfants et de l’activité précédemment menée.
En tout premier lieu, l’espace de jeu peut requérir un aménagement particulier :
– disposer au sol un ou des tapis, isolant du bruit, des chocs ou des chutes éventuelles ;
– pousser les meubles encombrants ou dangereux ;
– aérer la pièce en ouvrant la fenêtre, même par temps froid, pendant l’activité.
Le fait de passer des CD ou des cassettes connus et appréciés des enfants leur apprendra à « écouter », à faire « silence », à suivre « le rythme ».
L’assistante maternelle ou la professionnelle de la petite enfance doit alors expliquer clairement les consignes, au besoin ne pas hésiter à les répéter en cas de comportements « dangereux » pour la sécurité des enfants, leur mettre des vêtements légers et souples pour qu’ils soient bien à l’aise et les laisser pieds nus.
Pendant le temps de l’animation de l’exercice :
– un climat calme et détendu est nécessaire ;
– les enfants doivent rester libres de leurs mouvements ;
– l’adulte ne doit pas établir de jugements de valeur sur les enfants ni de commentaires désagréables ;
– au contraire, un langage clair et simple à leur portée accompagné d’encouragements et de félicitations même, et surtout, en cas d’échecs engageront nos « sportifs » à poursuivre leurs efforts ;
– le rythme personnel sera respecté. Il ne faut pas hésiter à reprendre une activité, en la présentant d’une autre façon, si elle plaît ou si il y a nécessité d’améliorer la même compétence ;
– le temps passé aux exercices ne doit pas être chronométré. À l’inverse, l’adulte prévoira suffisamment de temps pour éviter de presser les enfants.
La danse
La danse est particulièrement appréciée par les enfants. Ils bougent en rythme au son d’une musique avec ou sans accessoires :
– des cerceaux : l’enfant aime faire tourner le cerceau autour de sa taille et essaie de ne pas le faire tomber à terre.
Les cerceaux
Les briques
– des foulards, des ballons en baudruche, des déguisements… Il s’agit d’un exercice organisé pour les enfants qui maîtrisent parfaitement la marche. Mais
rien ne vous empêche de danser avec des enfants plus jeunes, en les prenant par la main ou dans vos bras !
La danse développe la motricité globale :
– l’équilibre, le maintien, la maîtrise du corps, la coordination des membres.
Prenons comme exemple la danse des mouettes qui développent ces notions.
La danse des mouettes
C’est un jeu d’observation et de mime. Les enfants écoutent la musique et évoluent en imitant l’oiseau en levant les pieds et miment l’envol de la mouette en agitant les bras par un mouvement de bas en haut, comme s’ils volaient !
– les sens : le toucher, la vue, l’ouïe.
– la connaissance de soi : la connaissance des limites du corps de l’enfant, de son schéma corporel et de ses capacités motrices.
– la confiance de soi et en l’adulte qui « assure » l’enfant dans une activité nouvelle avec une « prise de danger ».
– la connaissance de l’autre par les échanges verbaux et les contacts corporels et par la connaissance d’autrui : l’autre existe ; il est différent de lui, il le touche, il veut lui plaire et l’observe.
– la connaissance de l’environnement : l’espace est investi dans la direction, dans l’orientation. Prenons comme exemple « le jeu de ballon » pour lequel l’enfant doit être attentif à la direction du ballon afin de pouvoir le toucher ou l’attraper. C’est aussi un jeu d’adresse.
Jeu de ballon
Les matériaux sont expérimentés dans l’action : le dur, le mou, le souple, le léger.
– la socialisation : l’enfant doit respecter les règles et les consignes communes.
Il se prépare ainsi, à son niveau, à celles de la société.
2.5 Les aires de jeux : prudence
Sauter, glisser, grimper, se balancer est indispensable pour grandir et s’épanouir. Mais avant de laisser les bambins s’ébattre au grand air, il faut vérifier la sécurité des équipements en se posant les questions adaptées. La responsabilité de la professionnelle de la petite enfance sera mise en cause en cas d’incidents, même bénins !
Priorité à la sécurité
Avant d’emmener les enfants que vous avez en garde jouer dans les aires de jeux, vérifiez les éléments suivants :
– Les numéros d’urgence médicale et ceux des responsables de l’entretien du terrain sont-ils clairement affichés à l’entrée ?
– Y a-t-il sur chaque jeu la signalétique indiquant la tranche d’âge concernée pour savoir s’il est adapté à l’enfant ?
– Les jeux sont-ils implantés près d’une zone dangereuse non clôturée : route, plan d’eau, jeux pour les grands forcément plus attractifs !) ? Une idée soudaine de l’enfant associée à un défaut de vigilance même très court peut déclencher le scénario catastrophe qui laisse des « séquelles » un long moment dans tous les esprits.
– Les bordures du bac à sable sont-elles suffisamment éloignées des jeux ?
– Les adultes peuvent-ils accéder facilement aux jeux pour porter secours à l’enfant ?
– Le sable est-il propre ? Les chiens ou les chats y ont-ils accès ? Dans tous les cas, une fois le jeu terminé, lavez les mains des enfants. Pour cela, emmener des lingettes est une précaution indispensable qui permettra d’attendre le retour à la maison ou à la crèche.
– Certains bacs à sable servent-ils de lieux d’apprentissage à d’autres jeux (toboggans, ponts suspendus) Dans ce cas, évitez que l’enfant y joue.
– Le sol, sous les jeux, est-il sécurisé par du sable ratissé et non tassé, par des dalles en matériau synthétique ?
– Une surveillance (autre que la vôtre) efficace et active est-elle prévue ? (piscine, plan d’eau).
Avant d’emmener les enfants à l’aire de jeux, faites un repérage en dehors de leur présence. En cas de doute, ou si vous constatez un problème concernant les aménagements, prévenez les autorités responsables de l’entretien avant d’y aller avec les enfants.
Des installations sûres
• Les tourniquets
Ne laissez pas un enfant jouer sur un tourniquet sans plateau central, lequel protège contre tout risque de coincement, et sans « jupe ».
Ne le laissez jamais sur un tourniquet qui tourne trop vite, car il risque d’être éjecté par la vitesse.
Veillez à ce que l’enfant ne se laisse pas embarquer dans un jeu s’il ne peut pas le quitter quand il en a envie.
• Les balançoires
Les montants du portique doivent être protégés contre les chocs.
Les cordes doivent être en bon état.
Les sièges doivent comporter un dispositif de sécurité empêchant l’enfant de tomber.
• Les jeux statiques
Ce sont des jeux fixés au sol sans aucune partie mobile. On peut citer les espaliers, les plots de marche, les poutres, les murs d’escalade, les cages à écureuil.
L’assemblage, solidement fixé avec une protection au sol, ne doit présenter aucune saillie. Les matériaux utilisés ne doivent présenter aucun risque de coupure ou de pincement en cas de chute.
Attention aux cages à écureuils en métal, même aux normes, elles restent dangereuses en cas de chute.
Les toboggans doivent être dotés d’une protection latérale sur la plate-forme et le long de la glissière pour empêcher les chutes, et d’une protection frontale pour obliger l’enfant à s’asseoir avant de se lancer. La pente doit être douce. Les glissières en bois doivent être sans échardes ; celles en inox sans rivets saillants ni soudures usées ; celles en plastique sans parties cassées.
Enfin, le toboggan ne doit pas être exposé au soleil pour éviter tout risque de brûlure.
Les accidents de toboggans sont très souvent causés par une bousculade en haut de l’échelle. Vous devez être vigilante : surveillez l’enfant et expliquez-lui qu’il doit attendre patiemment son tour en bas de l’escalier et ne monter que lorsque celui-ci est complètement dégagé. On ne glisse pas à deux non plus.
Apprendre et comprendre la sécurité... en jouant
Inventez des rimes et improvisez des ritournelles faciles à retenir, les enfants adorent ça ! « Tu es beaucoup trop petit, Denis, pour manger des cacahuètes,
Marinette… » ou encore « Les médicaments, c’est fait pour soigner, pas pour goûter ! ».
Pourquoi ne pas raconter une histoire, en soulignant l’accident, lorsqu’il y en a un. Par exemple : le loup qui se brûle la queue dans la cheminée du troisième petit cochon.
On peut aussi jouer à « On touche, on ne touche pas » : énumérez des objets tels que le fer à repasser, le tablier de cuisine, le couteau, la table, le four, les allumettes, le pain, les prises électriques… L’enfant doit répondre très vite et sans se tromper « On touche ! » ou « On ne touche pas ! ».
Si vous imitez avec lui les bruits qu’il entend lorsqu’il se promène, se rend au parc ou sort de l’école, l’enfant pourra les identifier et les isoler et prendra ainsi
mieux conscience des dangers.
Les aires de jeux
Paranoïa :
délire de persécution.
Points de repère n°2
Activités d'éveil et de jeux : les techniques de jeux et d’animation
Comment naît le jeu chez l’enfant ? Encouragés par l’adulte, ces moments de jeux sont des parties de plaisir. Le jeu ouvre alors accès au « Je ».
Notions-clés
• Les jeux individuels et collectifs
• La lecture
• L’éveil musical
• L’activité corporelle et la danse
• Les aires de jeux : prudence
1 Les activités d'éveil et de jeux individuels et collectifs
Pendant très longtemps, l’importance des activités d’éveil et de jeux a été minimisée et les adultes pensaient à tort que cela était une perte de temps précieux pour l’enfant et qu’il fallait le raisonner sans dilapider des heures inutiles. Heureusement, les moeurs ont évolués et la pédagogie moderne donne raison à l’enfant qui a besoin d’expérimenter pour faire ses propres découvertes.
a) Les activités d’éveil et de jeux individuels
Au fur et à mesure, l’enfant apprend à jouer seul : tels les puzzles, les jeux de construction, le tapis d’éveil… et ce n’est que vers 2 ans qu’il va imiter les attitudes de l’adulte : le téléphone en est un exemple classique !
b) Les activités d’éveil et de jeux collectifs
Ces jeux développent la socialisation, l’observation, les réflexes, l’attention et l’imagination.
Ces jeux sont fonction du nombre d’enfants que vous avez en garde, que vous exerciez à domicile ou en structures collectives. Cependant, pensez toujours à la sécurité des enfants, on ne saurait trop vous répéter d’être vigilante lors de toute activité.
2 La lecture
a) Apprécier le livre, de quelques façons que ce soit, et ce dès le plus jeune âge. La lecture doit constituer un besoin comparable à la nécessité biologique de s’alimenter quotidiennement de façon équilibrée.
Les tout-petits aiment les livres avant de savoir lire, cela leur permet de reconnaître les éléments du monde qui l’entoure en observant les illustrations. Il s’approprie le livre par le toucher, la vue, l’odorat et l’ouïe.
b) Créez un coin lecture permanent en accès libre. Ce coin sera un lieu d’autonomie, d’apprentissage de la lecture, où l’enfant même s’il ne sait pas lire entrera en contact avec l’écrit (par le jeu).
3 L'éveil musical
Dès la naissance, les tout-petits sont sensibles à leur environnement sonore (bruits qui les entourent rassurés par les voix qui lui sont familières).
Cet éveil musical n’est pas basé sur l’apprentissage de musique et du solfège, mais d’une sensibilisation à un univers musical et sonore.
a) Grâce à l’éveil musical, l’enfant développe sa sensibilité auditive en parallèle avec le toucher et affine son goût pour la musique. Il participe aux jeux sonores en partageant leurs vocalisations à travers des variations de tons ou de rythmes.
b) L’éveil musical peut se présenter sous des formes multiples et variées comme les comptines, les chansons, la danse, les cerceaux ou sauter de brique en brique en rythme.
c) Le coin musique doit trouver sa place au domicile de l’assistante maternelle ou de la structure collective afin que les enfants puissent y avoir accès quand ils en expriment le désir. La musique peut s’associer à toutes les activités proposées par l’enfant : la peinture, les jeux d’eau, les jeux moteurs.
4 L’activité corporelle et la danse
Cette activité est indispensable au développement de l’enfant. L’expression peut s’épanouir par une multitude d’exercices physiques. Elle comporte des avantages
certains pour l’enfant : elle favorise l’équilibre psychique et physique tout en conditionnant l’épanouissement et la construction du schéma corporel de l’enfant. Selon l’âge et les besoins de l’enfant, une ou plusieurs activités pourront
être envisagées.
La danse développe la motricité globale et par là même l’équilibre, le maintien,
la maîtrise du corps, la coordination des membres, la connaissance de l’autre,
la connaissance de l’environnement.
5 Les aires de jeux : prudence
Sauter, glisser, grimper, se balancer est indispensable pour grandir et s’épanouir.
Mais avant de laisser les bambins s’ébattre au grand air, il faut vérifier la sécurité des aires de jeux en se posant les questions adaptées. La responsabilité de la professionnelle de la petite enfance sera mise en cause en cas d’incidents, même bénins.
– priorité à la sécurité ;
– des installations sûres (tourniquets, balançoires et jeux statiques) ;
– apprendre à et comprendre la sécurité… en jouant ;
– soyez toujours vigilante et ne laissez partir aucun enfant sans une autorisation
écrite des parents sur laquelle est mentionné le nom de la personne qui vient le
chercher.
Travaux dirigés n° 2
Objectifs
À l’issue de cette séance de travaux dirigés, vous devez être capable :
• De mettre en place une activité ludique.
• De mettre en oeuvre des activités activités d’éveil et de jeux
1
Expliquez en quelques lignes la différence entre les jeux individuels et collectifs. Donnez des exemples et argumentez votre réponse.
2
Vous choisissez d’organiser une séance musicale. Que pouvez-vous proposer aux enfants et comment les faire participer afin qu’ils aient envie de jouer avec les sons ?
3
Comment allez-vous organiser une activité corporelle avec des enfants d’âges différents ?
4
Quelles précautions prenez-vous pour organiser un coin lecture ? Justifiez votre réponse.
5
Vous décidez d’emmener les enfants sur une aire de jeux, citez les précautions que vous devez respecter par rapport à la sécurité du lieu.
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