Le congé parental a de moins en moins la cote
Depuis une quinzaine d’années en France, de moins en moins de familles prennent un congé parental pour garder leur bébé. Cette évolution semble même s’accélérer.
Congé parent : quelques chiffres
D’après les chiffres parus par l’Observatoire de la petite enfance, le nombre de foyers français ayant recours au congé parental diminue . Ce phénomène s’illustre par l’évolution de la prestation sociale associée. La part du complément de libre choix d’activité (CLCA) est passée de 492 500 en 2014 à 455 300 en 2015. Il s’agit d’une régression de 7,5% qui concerne les parents à temps partiel et ceux qui ont stoppé leur activité professionnelle pour s’occuper de leur bébé.
En juin dernier, la Sécurité sociale a constaté une baisse de près de 9% de la dépense de la branche famille du CLCA (1,8 milliard d’euros en 2015 contre 2 milliards d’euros l’an passé). C’est une tendance de fond observée depuis les années 2000, affirme Daniel Lenoir, directeur général de la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf). Actuellement, le recul s’accélère pour toutes les catégories de parents.
Prestation partagée
En effet, pour Julien Damon, ex sous-directeur des études à la Cnaf et auteur de plusieurs ouvrages sur la politique familiale. Cette situation s’explique, par la conjoncture économique moins dégradée et l’amélioration de l’offre d’accueil au cours des années. Il existe davantage de places pour les enfants en bas âge du côté des assistantes maternelles et des établissements collectifs. De plus en plus de parents souhaitent continuer à exercer un emploi et éviter l’éloignement du marché du travail.
On peut aussi imaginer que l’accélération constatée en 2015 a un lien avec la réforme du CLCA. La Prestation partagée d’éducation de l’enfant est maintenant versée jusqu’au premier anniversaire du bambin. Cela, à condition que le père réduise son activité professionnelle. Même chose pour les familles plus nombreuses où la prestation peut être perçue jusqu’au troisième anniversaire de l’enfant. Et cela, pour une durée de deux ans par parent maximum) avec les mêmes conditions.