La fessée ne passe pas la fin d’année
Après plusieurs rappels de l’Europe, la France est rentrée le 30 décembre dernier en conformité avec l’article 17 de la charte européenne des droits sociaux sur la violence faîte aux enfants et adolescents. Selon l’article 371-1 il est désormais interdit dans l’Hexagone d’employer la fessée ou quelconque forme de punition corporelle chez les jeunes.
La fessée, ça fait parler
La France devient le 52ème pays à ratifier la loi contre les châtiments corporels. Et cela, 37 ans après la Suède premier pays européen à avoir adopté l’interdiction en 1979. Pourquoi un tel retard du pays des droits de l’Homme ? Cette lenteur provient d’une pression populaire solidement ancrée, selon laquelle une fessée « ne fait pas de mal » de temps en temps. Une étude commandée par le Figaro en 2015 appuie cette croyance collective puisque près de 70% des français sont contre le bannissement par la loi des châtiments corporels.
Seulement peu de personnes semblent être au fait des conséquences que peuvent avoir ces punitions physiques. Les agents de crèches en sont convaincus, la fessée engendre de nombreux sentiments négatifs :
- Comme la peur de l’autre, de l’agressivité ou encore un désir de vengeance accentué.
- Il est également possible que l’enfant cultive une faible estime de lui-même ainsi qu’une perte de confiance en lui sur le long terme.
- Enfin un climat de violence envers les enfants l’est aussi souvent envers les femmes.
Les diverses associations engagées dans la protection de l’enfance se réjouissent de cette décision mais souhaitent un accompagnement des parents. Elles désirent une communication plus poussée sur les différentes solutions de développement adaptées aux enfants en fonction de leur âge. Il est possible d’éduquer sans violence ni humiliation. Mais cela passe par une pédagogie en douceur basée sur l’explication et le respect. Ne pas donner de fessée ne signifie pas perdre son autorité. L’enfant doit avant tout comprendre les règles pour ne pas les enfreindre. C’est à travers de relations familiales sans violence que se construit une société empathique et propice à l’épanouissement de l’individu.