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Le blog du Centre Européen de Formation
fracture numérique
Publié le 19 octobre 2023, par Simon

Fracture numérique : quels enjeux ?

Les technologies numériques ont envahi notre quotidien, devenant incontournables dans des domaines comme le travail, l’éducation, la santé, les interactions sociales, etc. Leur omniprésence reflète la société actuelle, de plus en plus tournée vers le numérique. Face à l’importance croissante des technologies de l’information et de la communication, la question de la fracture numérique se pose inévitablement, devenant ainsi un défi tant d’ordre social que politique.

Qu’est-ce que la fracture numérique ?

Apparue dans les années 1990 avec la montée en puissance des TIC, la « fracture numérique » est devenue un terme couramment employé pour décrire à la fois les disparités d’accès matériel aux technologies et les inégalités sociales résultant des différents usages qui en sont faits. Cette fracture numérique revêt plusieurs facettes, tant dans ses causes que dans ses conséquences. Elle peut découler de disparités géographiques, économiques, ou d’une appréhension limitée des outils numériques, en particulier chez les personnes confrontées à des handicaps ou à l’illectronisme.

La fracture numérique est un concept complexe qui englobe les inégalités liées à l’accès, à l’utilisation et à l’impact des technologies de l’information et de la communication (TIC). Elle se manifeste de différentes manières, touchant des populations variées, que ce soit en raison de facteurs générationnels, économiques, sociaux, ou de niveaux d’éducation. En France, par exemple, environ 7% de la population ne dispose pas d’un accès à Internet à domicile, illustrant l’ampleur de cette inégalité numérique.

La situation de l’illectronisme en France

Selon une étude de l’Insee menée par Hayet Bendekkiche et Louise Viard-Guillot : en 2021, 15 % de la population se trouvait encore dans cette situation. En effet, 13,9 % des Français de plus de 15 ans n’avaient pas utilisé Internet au cours des trois derniers mois précédant l’enquête. Parmi les 1,5 % qui s’y étaient connectés, aucun d’entre eux ne maîtrisait les cinq compétences numériques de base, à savoir : la recherche d’information, la communication en ligne, l’utilisation de logiciels, la protection de la vie privée et la résolution de problèmes en ligne. De manière prévisible, l’illectronisme affiche une nette corrélation avec l’âge, touchant 62 % des individus âgés de 75 ans et plus, contre seulement 2 % des jeunes de 15 à 24 ans. Plus de un tiers des personnes âgées de 60 ans ou plus sont confrontées à ce problème. Au-delà de l’âge, cette fracture numérique est également étroitement liée au niveau d’éducation, au revenu, et à la profession.

On pourrait croire que seuls les séniors sont concernés par la fracture du numérique, mais ce n’est pas le cas. Les jeunes sont peut être nés avec un ordinateur dans les mains, mais ce n’est pas pour autant qu’ils savent l’utiliser de manière professionnelle. Et aujourd’hui plus que jamais, il est important de maîtriser les outils du numérique. En plus d’être exclus de l’univers numérique, 963 000 individus âgés de 16 à 25 ans se trouvent sans qualification ni emploi. De manière paradoxale, l’année dernière, plus de 750 000 postes dans le secteur du numérique sont restés vacants dans toute l’Europe. C’est pourquoi, le Centre Européen de Formation permet de suivre une formation aux métiers de l’informatique aux individus qui, autrement, n’auraient pas eu l’opportunité de suivre une formation dans un établissement conventionnel.

Les causes de la fracture numérique

Coût de l’accès

Lorsque les téléphones portables, les ordinateurs, et Internet ont fait leur apparition, ils étaient réservés à une élite dotée de moyens financiers conséquents. Les équipements électroniques et informatiques sont désormais beaucoup plus abordables que par le passé, il y a une ou deux décennies.

Néanmoins, pour une expérience numérique optimale, il est impératif de disposer d’équipements récents, sous peine de ne plus pouvoir utiliser certains logiciels, technologies, ou applications. Bien qu’il soit possible de trouver des équipements abordables, le coût global de l’accès au numérique pour un foyer peut rapidement devenir prohibitif.

Prenons l’exemple d’un ménage avec deux adultes et deux adolescents. Dans ce cas, il faudrait prévoir un smartphone et un abonnement adapté pour chaque membre de la famille, en plus d’un abonnement pour une connexion Internet à domicile et potentiellement un service de télévision. Ces dépenses sont inabordables pour de nombreux foyers, particulièrement ceux en situation de précarité financière.

Pour faciliter la recherche d’une offre Internet adaptée à votre budget, nous vous encourageons à utiliser notre comparateur de box Internet.

Inégalités de connaissances

Bien que certains individus en France disposent des ressources techniques et financières nécessaires pour accéder à Internet, la maîtrise des outils numériques au quotidien peut rester hors de portée pour ceux qui ont peu ou pas de compétences dans ce domaine. Cette situation concerne principalement les personnes âgées qui n’ont pas grandi avec ces dispositifs numériques et n’ont jamais acquis les compétences pour les utiliser. C’est ce que l’on qualifie de fracture numérique générationnelle. Parfois, il arrive également que des personnes ne perçoivent pas l’intérêt d’apprendre à se servir d’un ordinateur et d’Internet.

Quelles sont les conséquences de la fracture numérique ?

Exclusion sociale

L’ubiquité des technologies numériques dans la vie quotidienne des citoyens français engendre une exclusion insidieuse de ceux qui ne disposent pas de l’accès ou des compétences nécessaires pour utiliser ces outils. Les individus qui ne se connectent pas à Internet ou n’adoptent pas les nouvelles technologies de communication se retrouvent de facto exclus de certaines sphères sociales et communautaires. Cette forme d’illectronisme devient une réelle source de fragmentation sociale, avec le potentiel d’entraîner des degrés de solitude profonde, comme cela a été cruellement mis en lumière durant les périodes de confinement, où l’accès au numérique était vital pour maintenir le lien social.

Inégalités sociales

L’illectronisme exacerbe de manière significative les disparités sociales préexistantes en France, touchant divers aspects de la vie des individus :

  • Inégalités éducatives : Les élèves et étudiants qui ne disposent pas d’un accès aux technologies numériques font face à des obstacles majeurs dans leur parcours scolaire, particulièrement lors des périodes d’enseignement à distance, comme celles imposées par la crise sanitaire liée à la COVID-19.
  • Inégalités de formation : Les individus qui souffrent d’illettrisme électronique sont privés de l’accès aux formations en ligne ainsi qu’aux services de recherche d’emploi, entravant ainsi leur développement professionnel et leurs opportunités d’avancement, ce qui limite leur accès à des emplois plus gratifiants et mieux rémunérés.

Ces défis liés à l’illectronisme ne font qu’accentuer les écarts déjà présents en termes d’accès à l’éducation, de formation, d’emploi, et de revenus au sein de la société franç

Non accès aux services publics et aux services de santé

Avec la progression de la dématérialisation des services publics, l’utilisation d’Internet est devenue indispensable pour effectuer les démarches administratives courantes auprès des institutions françaises, notamment :

  • La Caisse d’allocations familiales
  • La Caisse primaire d’assurance maladie
  • La Préfecture
  • Les services fiscaux

Cependant, pour ceux qui ne maîtrisent pas les outils numériques ou qui ne peuvent pas y accéder, ces démarches deviennent un véritable casse-tête. Les citoyens français en situation d’illectronisme peuvent se trouver contraints d’abandonner leurs obligations administratives, à moins de solliciter de l’aide extérieure.

La fracture numérique constitue également un obstacle à l’accès à certains services de santé. En effet, les patients qui ne sont pas à l’aise avec le numérique se trouvent dans l’incapacité de :

  • Prendre rendez-vous en ligne
  • Bénéficier de téléconsultations
  • Consulter leurs résultats médicaux en ligne

Cette situation pose problème, particulièrement dans les zones médicales sous-dotées, où l’accès aux services de santé est déjà un défi en soi.

Compétitivité des entreprises

La fracture numérique exerce une influence préjudiciable sur la compétitivité des entreprises. Alors que par le passé, les petites entreprises pouvaient subsister sans recourir au monde virtuel, aujourd’hui, une existence sans présence en ligne est pratiquement inenvisageable.

Même les plus modestes entreprises demandent une visibilité sur Internet, que ce soit pour élargir leur clientèle ou pour commercialiser leurs produits en ligne. La pandémie de COVID-19 a considérablement accentué cette tendance. Durant cette période, artisans et commerçants ont dû s’improviser développeur web pour développer leur empreinte digitale de manière urgente pour maintenir leurs activités.

L’illectronisme exerce un impact généralisé sur la vie quotidienne des Français, et il est impératif de lutter contre ce fléau. C’est pourquoi les autorités publiques, les organisations philanthropiques et les entreprises ont conjugué leurs efforts pour atténuer cette fracture numérique.

Comment lutter contre la fracture numérique ?

Tout d’abord, que ce soit au niveau individuel ou en tant qu’entreprise, lorsqu’on met des dispositifs technologiques entre les mains de personnes novices, il est impératif de leur offrir un encadrement et une formation adéquats pour favoriser leur progression de manière optimale. Même si certaines personnes préfèrent explorer et apprendre par elles-mêmes, il reste essentiel de les soutenir, particulièrement au début de leur expérience.

Il est fortement recommandé de s’adapter à un large éventail de profils susceptibles d’utiliser vos services. Par exemple, de nos jours, l’accès à nos comptes bancaires est principalement géré en ligne. Cependant, de nombreuses personnes se trouvent dans l’incapacité de consulter leurs comptes et de suivre leurs finances. Dans de tels cas, il est essentiel de proposer des alternatives, que ce soit en revenant à des méthodes pré-numériques ou en fournissant des démonstrations d’utilisation des applications.

Pour garantir une accessibilité universelle, il est avisé de solliciter les retours des personnes directement touchées par la fracture numérique, afin de cerner les aspects à améliorer pour que tout le monde puisse utiliser ces outils correctement. En effet, ces outils sont souvent conçus et testés par des individus compétents qui peuvent sous-estimer leur complexité. Cette recommandation s’applique à toutes les entreprises qui offrent des solutions numériques à leur clientèle.

Il est judicieux de créer des environnements intuitifs pour maximiser l’accessibilité. On pourrait envisager de commencer par une interface simplifiée, puis d’introduire progressivement de nouvelles fonctionnalités, tout en expliquant ces changements aux utilisateurs. Une idée intéressante serait de concevoir des applications comportant différents niveaux de complexité, laissant ainsi le choix à l’utilisateur en fonction de ses besoins, simplifiant ainsi l’expérience et éliminant les fonctionnalités superflues qui compliquent la prise en main.

Enfin, il est primordial de maintenir un contact humain, notamment à une époque où les interactions en face à face se font de plus en plus rares. Cette approche contribue à instaurer la confiance, en particulier vis-à-vis des services publics.

Une fracture numérique en recul depuis 2019


De 2019 à 2021, on a observé une légère réduction de l’illectronisme, principalement due aux changements de comportement induits par la crise sanitaire. Cette diminution a été plus marquée chez les individus de 60 ans et plus, contribuant ainsi à atténuer la fracture numérique entre les générations. Cependant, cette tendance a été moins prononcée parmi les personnes les moins aisées, ce qui a amplifié les inégalités entre les catégories sociales. En 2021, les individus les moins favorisés présentent 6,5 fois plus de risques de se retrouver en situation d’illectronisme que les plus aisés, comparativement à un ratio de 4,2 fois en 2019. Les compétences liées à l’utilisation de logiciels et à la recherche d’informations en ligne se sont particulièrement répandues en l’espace de deux ans.

Les métiers de l’informatique font d’ailleurs parties des métiers les plus demandés en France.
Le secteur numérique en France connaît une forte demande en matière de recrutement, avec environ 35 000 nouvelles embauches chaque année, d’après les données du BIPE. Cette tendance s’observe tant au sein des entreprises spécialisées dans le numérique qu’au sein des organisations traditionnelles qui entament leur transition vers le monde digital.

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