Des traces de bouillie découvertes dans des poteries vieilles de 10 000 ans
Véritable révolution pour l’humanité, la cuisson des aliments dans les poteries date en fait du mésolithique ou du néolithique. C’est ce que révèlent de récentes recherches archéologiques en Libye. Zoom sur la bouillie, l’une des formes de consommation les plus anciennes.
Le Sahara n’a pas toujours été un désert. Il y a plusieurs milliers d’années s’y tenait une savane avec des rivières et des lacs poissonneux. Des hommes, des éléphants et des hippopotames se partageaient le territoire. Sur les sites archéologiques de Takarkori et Uan Afuda (en Libye), un groupe de chercheurs a exhumé une centaine de fragments de poteries âgées d’environ 10 000 ans.
En soi, rien d’exceptionnel. Il existe des poteries encore plus vieilles qui attestent de la maîtrise de cette technique comme dans l’est asiatique (il y a 16 000 ans) et en Afrique du Nord (12 000 ans d’ancienneté). Comme l’expliquent les archéologues dans Nature Plants, les résidus organiques présents à la surface des poteries ne manquent pas d’intérêt.
Des poteries qui servent à cuire de la bouillie
Les traces de végétaux en question démontrent que les humains ont commencé à cuisiner et à cuire des plantes plus tôt que prévu. Or cette nouveauté change beaucoup de choses au niveau culinaire. Il devient possible d’étendre la gamme des sources de nourriture en utilisant des aliments immangeables. La cuisson permet aussi d’effectuer des réserves de légumes ou de viande pour éviter les pénuries.
D’autres études montrent également que les chasseurs-cueilleurs de l’époque faisaient chauffer leurs graines et plantes crues et préparaient des sortes de bouillies. Leurs plats se composaient essentiellement de céréales écrasées ou transformées en semoule ou en farine, cuites à ébullition dans de l’eau ou du lait. Les bouillies sont l’une des formes de consommation les plus anciennes… bien avant l’arrivée du pain !